Le millésime : gage de qualité ou argument de vente ?
Flambée des prix des appellations de Bourgogne, millésime difficile pour les Bordeaux, exceptionnel pour la Provence…A l’heure où les médias ne parlent que de la sortie du millésime 2013, il est peut-être temps d’y regarder à deux fois, et de s’intéresser au rôle de cet indice qui fait tant parler chaque année…
C’est assez humain : on ne peut pas être un professionnel de tous les métiers, donc on essaye d’avoir des repères stables pour éclairer ses choix. Une grande année ? C’est donc une preuve de qualité ! La conséquence n’est pourtant pas forcément si univoque. D’une part, les commentateurs et producteurs, notamment de grands crus, nous ont déjà annoncé 3 millésimes du siècle (2000 ; 2005 ; 2009) et nous n’en sommes qu’au 13ème millésime !!! Peut-être que les intérêts commerciaux ne sont pas étrangers à cette moisson de bonnes prévisions…
Plus prosaïquement, le millésime, bien que déterminant dans la qualité d’un vin, n’en est pas pour autant le seul indice. Et un vin reste le fruit de 3 composantes essentielles et nécessaires, qui se doivent d’être toujours combinées : le sol (ou Terroir), le vigneron et le millésime (c’est à dire la météo). C’est le jeu de ces 3 indices qui est le seul gage de qualité d’un vin, et un vin ne sera pas forcément bon parce qu’il est d’un bon millésime. En somme, il conviendrait davantage de dire qu’un vin bien fait, par un vigneron de talent et sur un beau Terroir, sera d’autant meilleur que le millésime est grand. Voilà pourquoi, il est important de s’intéresser au Domaine en tant que tel, dans sa particularité et son identité propres. Et pour ce faire, il faut goûter et re goûter… Connaître les vins avec lesquels on se fait plaisir, et les choisir dans les bons millésimes. Sur ce, je vais ouvrir un Morgon Domaine des Améthystes 2009, que j’adore… !