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Y a-t-il des vins féminins ?23 février 2014
L'oeil de Benoît - par Benoit Chavanne

Visuel dégustation femmes

On comprend tous immédiatement le sens de la questions : « y a-t-il des vins qui plaisent davantage aux femmes ? ». Il est indéniable, que dans l’inconscient collectif, le monde du vin est un monde d’homme, et le reste encore largement encore. Dans les vignes et domaines d’une part, c’est toujours le cas. Et le rôle de la force physique, le travail de la vigne étant très physique, n’est pas la seule explication. Et dans les comportements autour du vin, qui est de plus en plus un enjeu social, le vin reste souvent l’affaire de l’homme. Au restaurant, c’est bien rare que le sommelier propose à la femme de goûter. Et traditionnellement, la cave familiale est fréquemment de la responsabilité de l’homme.

Et pourtant, à y bien réfléchir, on se demande bien pourquoi cette question du vin féminin – masculin a du sens. Et tout d’abord, que signifie-t-elle vraiment ? D’abord, on pense que certains vins ont plus la faveur des femmes, parce  qu’ils sont moins forts, moins structurés, moins épicés, bref, plus doux, plus féminins… Ensuite, et c’est je pense le véritable critère de distinction, on peut légitimement se dire que les femmes ont des habitudes bien à elles, des comportement propres, qui font que leur rapport au vin est surement différent. Elle ont une manière bien à elle de le mettre en scène, plus élégamment bien souvent que les hommes, sont sensibles à d’autres aspects que les hommes, culturellement peut-être, ont laissé de côté. Et dans le monde du vin, bien souvent l’aspect visuel et élégant de la bouteille ou bien de l’étiquette ont gagné à être repensées par des femmes. Et à juste titre, car le vin, c’est avant tout du plaisir.

La femme boit moins que l’homme mais elle boit mieux ; elle apprécie plus les arômes et en fait des descriptions beaucoup plus sensuelles. L’homme est plus sensible aux tanins et aux sensations que le vin laisse en bouche ; la femme est plus sensible au nez et au bouquet. Il n’est donc pas étonnant de constater une féminisation irréversible du métier de sommelier. Et le vin de redevenir une occasion festive !


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