On boit quoi avec…des asperges ?
Elles arrivent, les voilà, elles débarquent sur nos étals !!! Les asperges, vertes pour l’heure, car les blanches ne sont pas encore à terme. Quelle joie ! Pourtant, l’asperge traine derrière elle une longue injustice.
L’asperge est bien souvent conspuée, bafouée. Le motif ? Sa forme tout d’abord. Un peu godiche, un peu ridicule… Ne dit-on pas d’ailleurs, à propos d’une silhouette longiligne, sans grand caractère et un peu indolente qu’elle a tout d’une asperge ? Mais surtout, et c’est bien pire, le monde du vin la craint. Elle qui vient à peine de sortir la tête du sable, verte de timidité, ne sait pas que le restaurateur ne sait pas forcément quoi conseiller comme vin pour l’accompagner… Les tanins des rouges sont parfois trop rudes. Le Chardonnay aurait trop de gras et d’arômes fleuris. Mais quels blancs alors ?
Moi, j’aime l’asperge, sous toutes ses formes. Et même crue, comme chez certains japonais. Alors, accompagnée du cépage Viognier, pur ou assemblé, je la trouve magnifique, quand elle virevolte avec les arômes délicats d’abricot frais et de violette. Dans les grands jours, j’ouvre un Daumas Gassac blanc ou un Condrieu (pur viognier). Comme l’asperge, d’ailleurs, le viognier est un cépage qui vieillit rarement, sauf exceptions. Et pour les autres jours, un vin de pays du pays d’Oc ou du Rhône. Et je me régale. Je trouve l’équilibre idéal.