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Le vin des écrivains23 janvier 2017
Actualités - par Benoit Chavanne

 

Nous connaissons tous le vin que l’on cultive, celui que l’on partage mais qu’en est-il du vin des écrivains ?

Ce vin auquel font référence beaucoup d’écrivains dans leurs écrits est d’autant plus symbolique pour eux qu’il est source d’inspiration. Il réveille en chacun d’eux des émotions, des sensations, une histoire, des souvenirs, un plaisir ou encore une douleur qui va revigorer leur imagination et attiser leur fantaisie. Un imaginaire partagé avec les lecteurs qui vont s’enivrer à leur tour de leur poésie.

Comme Raymond Queneau qui nous traduit en chanson les bienfaits du vin, cet élixir de vie dans Chanson de M.Boche et chœur « Il faut bien boire bien plus qu’on n’peut/ Si on veut êt’vraiment heureux […] Si l’on n’aval’ qu’un petit verre/ C’est pas ça qui vous désaltère/ Pour nous il faut de grands tonneaux/ De vin d’Bourgogne ou de Bordeaux ».  Le vin fait du bien et rend heureux ; un sentiment partagé et venu de la sagesse populaire que Raymond Queneau nous retranscrit à merveille.

Chez Richard Wagner, dans Parsifal (1882), le vin revigore les héros vaincus, il a un pouvoir d’unification et de partage : « Prenez du vin, qu’il se fasse votre sang, qu’il y allume le feu de vie et la joie d’être unis en frères, fidèles combattants inspirés par l’Esprit. »

Chaque vin a ainsi son propre dialecte selon le message qu’il souhaite transmettre et suivant le contexte dans lequel il est introduit : qu’il soit festif, gustatif, de partage ou d’ivresse. Utilisé avec beaucoup de respect dans la littérature il en devient mystérieux voire unique.

De fait, les écrivains, notamment les philosophes et poètes mettent le vin à l’honneur dans leurs créations ; le vin procurant une ivresse libératrice.  Un privilège présent depuis des millénaires, de l’antiquité grecque de Socrate à l’époque contemporaine de Charles Baudelaire, qui dans son poème « Le Vin des Amants », Les Fleurs du Mal (1861) évoque le vin comme une force qui s’intensifie en nous et qui procure un sentiment de plénitude, « Sans mors, sans éperons, sans bride, Partons à cheval sur le vin, Pour un ciel féerique et divin ! ».

De facto, le vin est un catalyseur des passions et des émotions, comme le disait Ovide « Le bon vin donne du courage et rend l’homme capable de passions ».

 

Pauline Mignot


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