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J’aime le vin, mais je n’y connais rien…22 février 2014
L'oeil de Benoît - par Benoit Chavanne

Le vin, je n'y connais rien

« J’aime le vin, mais je n’y connais rien… », entend-on souvent au hasard des dîners. Et alors ? D’où vient ce complexe, très français, qui inhibe malignement ? Doit-on être étoilé Michelin pour apprécier une côte de bœuf aux girolles, une salade de supions sautés ou un Baba au rhum? De là, souvent, naît cet air compassé qui accompagne la tâche douloureuse du convive à qui revient le choix des vins au restaurant : mine tendue et sérieuse de celui qui sait qu’il doit montrer qu’il sait. Et au final prend toujours un Bordeaux moyen de gamme.

Pourtant, il conviendrait de suivre son plaisir, sans autre ligne de conduite que de chercher à apprécier. Car apprécier n’est pas disserter, professer voire pontifier. L’expert – sauf démagogie évidente – est nourri d’une approche rigoureuse, comparative, explicative et causale qui peut prétendre à une certaine objectivité, d’ailleurs toujours fragile dans le domaine du vin. Mais l’amateur, au sens propre celui qui AIME, doit s’ouvrir à une découverte et se composer sa bibliothèque personnelle, convoquant sa mémoire, son imaginaire, son histoire et ses goûts.

A t-on jamais appris à aimer le saucisson ou le Reblochon ? Panique t-on devant un plateau de fromage nourri et truffé d’Appellations d’Origine ? Non, on essaye. Si on s’y intéresse, on développera une aptitude personnelle, qui s’enrichira au fil des plateaux successifs. Et si on s’en fout, on aura mangé du fromage, ce qui est déjà bien. Idem pour le vin. Essayons, goutons, testons, retenons et comparons au rythme de ses envies. Et là, le plaisir fera le reste…


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