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Carafer le vin, folklore ou geste de gourmet?07 octobre 2014
L'oeil de Benoît - par Benoit Chavanne

carafe vin

On confond souvent carafer, c’est à dire mettre le vin dans une carafe au large goulot, et décanter, c’est à dire laisser au fond de la bouteille la matière sèche en dépôt. Deux gestes qui ne répondent pas aux mêmes logiques…

Le but du carafage est d’aérer le vin, grâce à la forme évasée de la carafe, qui offre au vin une large surface au contact de l’air. Il est même recommandé d’agiter le vin, en tournant de façon circulaire la carafe quelques instants. On est là aux antipodes du vin présenté comme le Saint Chrême, avec componction et déférence, image de l’inconscient collectif et traditionnel français. Alors, que penser ?

Tout simplement, que c’est l’âge du vin qui indique la conduite à adopter. Un vin vieux, on ne le touche qu’avec ménagement, et uniquement pour le boire. S’il le faut, on laissera la bouteille couchée, en l’inclinant le moins possible, pour la déboucher et la servir. Dans tout les autres cas, le carafage pourrait être la règle. Un vin a toujours besoin d’être aéré, et ses molécules aromatiques ne peuvent se mettre en place qu’au contact de l’oxygène. C’est, empiriquement, la raison pour laquelle une bouteille ne se révèle souvent qu’aux derniers verres !… Et si le nez gagne au carafage, l’œil n’est pas en reste, car c’est aussi l’occasion de présenter la robe des vins et de savourer ses reflets. Le vin, c’est du plaisir avant tout. Il est dommage de se priver de l’éclat d’un vin blanc, présentant une large palette de nuances colorées allant du blanc cristallin au miel doré.

Personnellement, je sers les blancs souvent en carafe, ouverts 1h avant, la carafe posée sur un lit de glace au fond d’un large plat pour maintenir la température à 14°C. On se régale alors de le voir et de le boire…


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