Le vin suisse
La Suisse, toute de vallons, de lacs et de paysage enchanteurs, tient depuis nombre d’années une place particulière chez Hubris, et dans le monde du vin en général : à la fois outsider et pays de tradition vinicole. On aurait tort, en réalité, de restreindre la Suisse au rang de producteur de second rang. C’est un pays de tradition du vin, tant dans la production et l’élevage, que dans la consommation.
La production annuelle est proche des 120 millions de litres par an, et se caractérise par une grande diversité de terroirs et de vinifications. Le canton de Vaud est assez clairement le plus grand producteur de vins blancs du pays avec une surface viticole de 3 811 ha (près de 30% de la surface viticole suisse). Situé en partie sur les bords du Léman, on y produit surtout des vins blancs secs issus du cépage Chasselas, raisin également consommé en raisin de table, qui développe des arômes de fleurs blanche et d’agrumes. On y retrouve quatre sous-régions : la Côte de Nyon à Lausanne ; la région de Lavaux, de Lausanne à l’est de de Vexey, avec le fameux Dezalay ; le Chablais Vaudois, vallée du Rhône de St-Maurice au Léman, avec deux crus renommés : Yvorne et Aigle ; la région de Bonvillard-Côte-de-l’Orbe et Vully, près du lac de Neuchatel.
Il est précédé assez nettement par le canton du Valais, leader incontesté en matière de vins rouges (plus de 44% de la production totale helvétique) et dont la surface avoisine les 4 976 ha. Localisé dans la vallée du Rhône, de Viège à Martigny on y trouve l’important centre vinicole de Sion. Du Valais, on connaît avant tout le célèbre Fendant, issu du cépage Chasselas, et très prisé des Genevois, ainsi que la Dole, issu des cépages Pinot noir et Gamay, le Jonannisberg, le Martigny et la petite arvine. Cette dernière est le grand cépage blanc suisse, même s’il ne représente que 65 hectares plantés, principalement en Valais, sur les 15 000 hectares que compte la Suisse. Sèche, flétrie ou en grain noble, la petite arvine possède une indiscutable personnalité. Elle brille notamment par sa capacité à donner des vins mûrs, à la fraîcheur remarquable, par une adaptation idéale au terroir qui lui permet d’exprimer minéralité et finesse ou encore par son aptitude au vieillissement.
Mais parlons peu, parlons vin. Pour les sceptiques qui s’imaginent qu’on ne produit ici que des coffres-fort et du chocolat, on s’essayera à la Suisse attablée face à une escalope chasseur et un verre du merveilleux pinot noir de Simon Maye, installé à Saint Pierre de Clage dans le canton de Neufchâtel. Pour les blancs, on transcendera un velouté de poireaux avec la prodigieuse cuvée Quintessence du vigneron Benoît Dorsaz. L’année 2002 est splendide, avec des nuances de rhubarbe, de glycine, d’épices douces qui viennent magnifier une puissance élégante suivie d’une finale légèrement salée.
Enfin, pour les amis de passage au pays de Guillaume Tell, on recommandera chaudement de faire une halte gourmande au Relais viticole du Château du Rosey.
Issu des grands ensembles fonciers du Moyen-Âge, ce domaine situé à Bursins, au cœur de la Côte entre Genève et Lausanne, est doté d’un vignoble qui exprime des qualités façonnées par des siècles de production.
Dans l’intimité des pierres, les propriétaires actuels ont redonné vie et sens à cet ensemble autours des saveurs et des délices. En devenant un relais viticole, le château retrouve désormais sa vocation de refuge, de havre, en s’ouvrant aux hôtes de passage. Le vin, que les premiers châtelains du Rosey apprécièrent dès le XIIIème siècle, époque de l’implantation des vignes et de l’édification du château, ordonne l’ensemble du domaine. Quinze crus, blancs, rosé ou rouges, issus d’une production intégrée, sont proposés à la dégustation pour le plus grand bonheur des hôtes.
Petits plus, du 23 septembre à la fin décembre 2014, des dîners gastronomiques y sont organisés les mardi et vendredi.
Château Le Rosey 1183 Bursins Suisse
T +41 21 824 14 49
http://www.lerosey.ch